La Remuée. Lisa Aubert a trouvé sa « Terre d’Asil »
Lisa Aubert, potière et céramiste, a ouvert son atelier fin 2022. Elle est l’une des « jeunes pousses » invitées au Salon de l’artisanat d’art se tenant ce week-end à la Halle au Blé d’Alençon.
Le Courrier cauchois : Comment
êtes-vous venue à la poterie ?
Lisa Aubert : J’ai toujours aimé les travaux manuels. Le modelage, le dessin. Puis les études m’ont rattrapée et j’ai fait de la comptabilité. J’ai exercé quelques années mais j’avais toujours ce besoin de créer de mes mains. En regardant une vidéo d’une céramiste potière (Justine Ribera) qui présentait la technique du tournage, j’ai su ce que je voulais faire.
Le C.C. : Vous exerciez alors comme comptable ?
L. A. : Oui, je travaillais en intérim comme comptable. J’ai découvert le Pôle Céramique Normandie à Notre-Dame-de-Gravenchon qui est l’une des rares écoles dans ce domaine. Pour voir si cela me plaisait vraiment, j’ai pris des cours en loisirs une fois par semaine. Puis quand une session de formation s’est ouverte, j’ai postulé et j’ai été acceptée. Et j’ai été diplômée en 2020 du CAP tournage en céramique.
Le C.C. : Et vous avez ouvert un atelier ?
L. A. : D’abord, il m’a fallu retravailler quelque temps comme comptable pour pouvoir financer le matériel (le tour et le four de 120 litres), ainsi que la construction de l’atelier. L’Atelier Terre d’Asil a ouvert en novembre 2022.
Le C.C. : Pouvez-vous nous raconter votre métier ?
L.A. : Ce qui me plaît, c’est qu’à partir d’une boule d’argile, une matière naturelle, une terre molle, je peux créer n’importe quelle forme qui va devenir dure et étanche et pouvoir être utilisée au quotidien. J’utilise de l’argile brune provenant d’une carrière de Bayeux, qui devient couleur terracotta à la cuisson. Et également de l’argile noire et blanche. J’utilise uniquement les couleurs naturelles de l’argile, aucun colorant. Je n’ai aucun déchet, les pièces ratées pouvant être retravaillées à l’infini. Après une première cuisson, je trempe les pièces dans un bain d’émail alimentaire qui permet ensuite qu’elles passent au micro-ondes et au lave-vaisselle.
Le C.C. : Quelles sont vos créations
« emblématiques » ?
L.A. : Les petites maisons normandes sont prisées des touristes et ont bien fonctionné sur les marchés d’été. Fin 2022, pour le marché de Noël de Montivilliers, j’ai voulu m’inspirer du thème de l’Allemagne et j’ai créé une tasse bretzel qui était à gagner. Elle a beaucoup plu et je continue de la fabriquer. On m’en a commandé pour les inclure dans un coffret spécial pour la Saint-Valentin.