Connaitre la Berce du Caucase et ses dangers

Connaitre la Berce du Caucase et ses dangers
Berce du Caucase

Originaire du Caucase, la Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) a été introduite en Europe du Nord et de l’Ouest au 19ème siècle. Elle fut d’abord cultivée comme plante ornementale dans les jardins botaniques avant d’envahir progressivement le milieu naturel.

Les substances toxiques contenues dans sa sève (furanocoumarines) provoquent des dermatoses et des brûlures après exposition de la peau à la lumière du soleil.

La Berce du Caucase (Heracleum mantegazzanium) fait partie de la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne, selon le règlement d’exécution du 12 juillet 2017. A ce titre, la Berce du Caucase est ciblée par la règlementation nationale au titre du Code de l’Environnement.

Comment reconnaître la Berce du Caucase ?

Heracleum mantegazzianum est une plante herbacée vivace parmi les plus grandes d’Europe (atteignant 2 à 3 m la plupart du temps, voire plus). Les fleurs sont disposées en ombelles avec pétales blancs. L’ombelle principale est de très grande taille (au moins 20 cm de diamètre). Une fois la plante en fleurs, la tige est robuste, cannelée et creuse, souvent tachetée de pourpre et couverte de poils.
Les feuilles peuvent mesurer jusqu’à 1m.

La floraison intervient l’été, après plusieurs années (généralement une à quatre) passées au stade végétatif.Berce du Caucase - Floraison

La Berce du Caucase apprécie les climats et les sols frais et humides. Elle se développe aisément et abondement en bords de cours d’eau, près de voies de communication (routes, chemins de fer), en lisières de forêt ou de champs, ainsi qu’au sein de prairies négligées ou sur des talus remaniés par l’homme. Au-delà de sa toxicité pour l’homme, son caractère envahissant entrave le développement de la flore indigène.

Situation en Normandie

La Berce du Caucase est observée depuis plusieurs année sur l’ensemble des départements Normands avec un nombre de foyers important dans le Calvados et en Seine-Maritime.

Le Conservatoire des Espaces Naturels vient en appui aux collectivités dans la gestion des foyers les plus importants grâce à l’intervention, en période estivale, de sa brigade d’intervention Espèces Exotiques Envahissantes.

Conseil de prévention

Afin de prévenir tout contact et l’expansion de la plante, prévoir :

  • d’enlever la plante (en vous protégeant), surtout si elle se trouve à proximité d’un lieu fréquenté par le public et les jeunes enfants. Ces derniers risquent en effet d’utiliser ses longues tiges creuses comme sarbacane ou pour construire des cabanes.
  • d’éliminer et gérer les plantes situées en bord d’écoulement (fossé, ruisseau, cours d’eau) afin de limiter la dispersion des graines par le réseau hydrographique. 

Attention : Ne pas toucher la plante sans protection, toutes les parties sont toxiques !

Lors d’une intervention sur la plante, se protéger de tout contact avec la sève et être attentifs aux projections de gouttelettes qui peuvent imprégner les vêtements et les gants :

  • couvrir toutes les parties du corps par des habits protecteurs non absorbants (pantalons longs, manches longues et gants à manchons longs);
  • éviter tout geste machinal de contact avec le visage,
  • enlever les vêtements et les gants en les retournant à l’envers afin d’éviter tout contact avec la sève déposée,
  • protéger les yeux ou tout le visage (visière) des possibles projections de sève ;
  • s’assurer que personne ne se trouve dans un rayon où il pourrait être atteint par des gouttes de sève ou des débris de plante;
  • laver les outils en contact avec la sève de la plante (sécateur, débroussailleuse, etc.)

Que faire en cas de contact avec la sève de la Berce du Caucase ?

  • Lavez soigneusement la peau à l’eau froide.
  • Évitez toute exposition au soleil pendant plusieurs jours et surveillez l’apparition de réaction :
    • Peau rouge et gonflée
    • Apparition d’ampoules étendues et suintantes, parfois nombreuses (diamètre pouvant atteindre plusieurs centimètres)
    • Apparence d’une brûlure, parfois sérieuse (2e degré)
    • Photosensibilisation et hyper ou hypo-pigmentation des zones touchées persistant sur plusieurs mois, voire des années.
  • En cas de réaction consulter un médecin.
  • Si un enfant est atteint, consulter sans tarder un médecin ou le centre anti-poison pour tout conseil approprié.

Centre antipoison d’Angers : 02 41 48 21 21
Centre antipoison de Paris : 01 40 05 48 48 

Informations concernant la réglementation

La Berce du Caucase (Heracleum mantegazzanium) fait partie de la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne, selon le règlement d’exécution du 12 juillet 2017.

A ce titre, la Berce du Caucase est ciblée par la règlementation nationale (L.411-5 ET l.411-6 du Code de l’environnement) au titre du Code de l’Environnement. Un arrêté interministériel (santé, environnement, agriculture) relatif à la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain est paru en février 2018, dans lequel figure la Berce du Caucase.


Il est désormais interdit de l’introduire dans le milieu naturel, de la détenir, de la transporter (à l’exception du transport vers des sites de destruction dans le cadre d’une intervention), de la colporter, de l’utiliser, de l’échanger, de la mettre en vente ou de l’acheter.


Une question à soumettre ?

Une enquête de Santé publique France

Vous avez récemment souffert d’irritations ou de brûlures après avoir été en contact avec une plante ? Merci de prendre quelques instants pour répondre à l’enquête de Santé publique France.

Enquête proposée de juin à septembre 2024 dans le Calvados et la Seine-Maritime (la Berce du Caucase est présente partout en Normandie avec un nombre de foyers important dans ces deux départements) :

  • auprès des collectivités, à destination des agents des espaces verts et des membres d’associations « nature » (sport en extérieur, randonnée…) : enquête accessible en cliquant ici

Contact : normandie@santepubliquefrance.fr