LE HAVRE : Ces herbes folles qui irritent les visiteurs du cimetière Nord
Il est parfois compliqué de progresser dans les allées du cimetière Nord du Havre. Depuis l’interdiction de l’usage des produits phytosanitaires pour le traitement des mauvaises herbes, nombreux sont les visiteurs à se plaindre de l’état des lieux.
paris normandie du mardi 19 septembre 2023 par AXEL MONNIER ET GUILLAUME MEREB
Depuis l’interdiction des produits phytosanitaires pour traiter les espaces verts, l’entretien du cimetière Nord du Havre semble ne pas convenir aux visiteurs. Allées bouchées par les ronces, calme brisé par les outils des jardiniers, certains n’hésitent pas à répandre eux-mêmes des produits dans les allées.
« Avec les pluies qu’on a eues cet été en plus, ça repousse à une vitesse folle. Le temps que les jardiniers arrivent au bout du cimetière à la fin de journée, ça a déjà repoussé de l’autre côté… »
Alain
« Vous allez à Harfleur, à Gainneville, tout autour du Havre, c’est très bien ! Mais là ici, franchement, on est âgé et on doit se tuer à tout entretenir », se désole un couple de personnes âgées. Pourtant, quelques mètres plus loin, les jardiniers sont bien à la tâche. Le son bruyant de leurs rotofils et de la tondeuse perturbe même le calme du cimetière. Pas le choix, pour entretenir sans produits chimiques.
RESPECTER LES MORTS
Certains endroits semblent cependant particulièrement bien entretenus. Des graviers éclatants longent un chemin, et entre eux, pas un brin d’herbe.
« Je mets du vinaigre blanc autour de la tombe de ma femme. Il y en a qui mettent eux-mêmes du désherbant. C’est une question de respect pour les morts, c’est un lieu de recueillement, on veut juste que ça soit agréable », confesse Alain, qui vient régulièrement dans ce cimetière.
Pour lui, la question va même plus loin que le respect des défunts. Le défaut d’entretien pose problème, ne serait-ce que pour circuler. « Moi ça va, je peux faire attention, mais ma mère manque de trébucher à chaque pas dans une allée, regardez, il y en a partout ! » s’énerve-t-il.
MAIS ALORS, QUE FAIRE ?
L’usage des produits phytosanitaires est interdit pour les collectivités territoriales depuis le 1er janvier 2017, inscrit dans une loi sur la transition énergétique. Une décision qui ne dépend pas de la ville donc. « Dans les jardins de l’hôtel de ville, il n’y a pas ces problèmes ! Avec les pluies qu’on a eues cet été en plus, ça repousse à une vitesse folle. Le temps que les jardiniers arrivent au bout du cimetière à la fin de journée, ça a déjà repoussé de l’autre côté… » constate Alain. Alors peut-être le cimetière manque-t-il de jardiniers ?
Pas aux yeux de la Ville. « Nous avons maintenu les effectifs et faisons régulièrement appel à des prestataires extérieurs », explique Philippe Beaucousin, directeur des espaces verts du Havre. S’il reconnaît que les plantes prolifèrent plus que d’habitude en raison d’une météo propice, avec une alternance de précipitations et de soleil, il estime injuste de ne considérer Il y a deux mois très compliqués, mais à la Toussaint tout est sous contrôle », assure-t-il.
