Près du Havre. La Remuée, ce petit «village-rue» qui fait parler de lui à Paris pour son clos masure
Ils ne sont pas peu fi ers les habitants de La Remuée. Leur bourg a été mis à l’honneur au ministère de l’Écologie et a décroché un chèque pour mener à bien un projet de restauration d’un clos masure. Un futur espace public qui deviendra un espace nourricier avec ses arbres fruitiers.
Ce n’est pas tous les jours qu’un maire d’une commune de 1 298 habitants« monte au ministère à Paris » comme on dit dans ce village de 7 km² voisin de Saint-Romain-de-Colbosc. Alors, quand en avril 2023, Nadège Courché, maire de La Remuée, reçoit un appel du secrétariat de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, elle croit d’abord à une blague.
Un chèque à l’ordre de La Remuée
Une semaine plus tard, à côté du ministre en question et de la Première ministre Élisabeth Borne, elle a cinq minutes pour présenter devant 350 invités son projet. « C’était très impressionnant », convient, non sans fierté, la maire en jetant un œil sur l’énorme chèque factice qui trône, tel un trophée, dans son bureau. 97 312 €, c’est la somme inscrite sur le carton géant à l’ordre de La Remuée pour financer 50 % de la réhabilitation et de la renaturation d’un espace du centre bourg dans le cadre du Fonds Vert.
Très active et surtout réactive, Nadège Courché se dit elle-même toujours à l’affût de toute subvention pouvant « faire avancer » son village-rue. Élue en 2020, cette bosseuse et son équipe municipale comptent déjà à leur actif la rénovation de la salle omnisports, le passage de tous les bâtiments communaux en éclairage Led avant de s’attaquer au centre du village.
« Notre commune s’est développée autour d’une route départementale rectiligne, traversant le cœur du village », explique Nadège Courché. « Nous avons alors avec l’appui du CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement) réfléchi et élaboré divers projets afin de recentrer et aménager un centre bourg. »
Une ferme typique de la région
« Un petit clos-masure, ferme typique de notre région, d’une surface de 7645m², avait été acquis par la précédente municipalité mais sans intentions précises. Ce clos avait été complètement dénaturé, dépouillé de ses talus et de ses arbres. Seul foncier constructible de la commune, les éléments structurants cet espace ont tous été retirés », poursuit l’élue.
De par sa situation en plein centre du village et sa proximité de l’aire de la Sitelle où jeux pour enfants, city stade, prairie aménagée et centre équestre cohabitent déjà, ce qui reste de ce clos masure présente un potentiel indéniable pour créer un espace public récréatif et de loisirs.
Patrimoine végétal
« Notre volonté est de donner une place au patrimoine végétal », ajoute celle dont la commune est déjà labellisée « Territoire Engagé pour la Nature ». Cela passera par la restauration des talus, la plantation d’essences locales et d’arbres fruitiers pour conforter la biodiversité, mais pas que : « L’espace public deviendra ainsi un espace nourricier, avec des arbres fruitiers, des buissons à baies, et autres formes. Ce clos sera entretenu en éco-paturage au sein du verger et les espaces ouverts seront fauchés de façon raisonnée pour permettre des zones refuges ».
Autour d’une mare restaurée, allées, pontons et autres terrasse de bois dessineront un espace de promenade, de repos, de lecture ou même d’exposition. Pour garder la mémoire des lieux un petit bâtiment vernaculaire sera réhabilité.
Les travaux devraient débuter à l’automne permettant au public d’en profiter début 2024.